OpenAI s’émancipe, Comet déraille, PayPal encaisse

📌 Les 3 mises à jour clés

Google Labs dévoile Pomelli, un assistant IA qui conçoit des campagnes marketing entières — textes, visuels, slogans — en scannant simplement un site. Elle en déduit le ton, les couleurs et les codes visuels pour produire un kit “on brand” : posts pour LinkedIn ou X, bannières, images et accroches prêtes à éditer. Pour les équipes com’ et produit, c’est la fin du “visuel qui ne colle pas”. Pour Google, une manière de mettre un pied dans la création de marque (automatisée), terrain jusqu’ici réservé à Adobe, Canva et aux agences. Mais à ce stade, Pomelli reste surtout un outil pratique pour les petites ou moyennes structures. Les directions artistiques, elles, risquent de grincer : impossible d’automatiser la singularité d’une identité. Et si tout le monde briefe la même IA, les campagnes finiront par se ressembler. 🎥 À voir : vidéo teaser 🔗, ça promet. Pour le moment la version bêta est lancée dans les pays suivants : États-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande.

Microsoft fait évoluer Copilot au-delà du simple assistant conversationnel, avec trois nouveaux modules — App Builder, Workflows et Agents. L’outil peut créer des applications et automatiser des processus directement depuis Word, Excel ou Teams. En pratique : décrivez un besoin (“suis l’onboarding”, “génère un rapport hebdo”) et Copilot assemble formulaires, bases de données et rappels automatisés. Ce glissement de la génération de texte à la création d’outils métiers repositionne Microsoft comme plateforme de développement interne, prête à capter tous les cas d’usage sans code. Mais quand chaque collaborateur peut bricoler ses propres apps, le risque est clair : un futur cimetière d’outils non maintenus, qui réjouira les Ops… et fera transpirer les DSI. Gouvernance, sécurité, propriété des données : tout reste à cadrer. Le déploiement de cette évolution est progressive, sans date publique.

Connu pour son correcteur d’écriture grand public, Grammarly change de nom et adopte celui de Superhuman, l’app email premium qu’il a rachetée cet été. La marque fusionne les deux produits et lance Superhuman Go, un assistant IA connecté à Gmail, Jira ou Google Calendar, capable de planifier des réunions, créer des tickets ou rédiger des suivis sans quitter la boîte mail. L’idée : passer du “mieux écrire” au “mieux travailler”. Un positionnement qui propulse la marque sur le terrain des outils de productivité pour équipes tech, SaaS et sales, face à Notion, Microsoft Copilot ou Google Workspace. Grammarly n’est pas le premier outil d’écriture à devenir plateforme de travail, mais il est bien placé : il part d’une base de 30 millions d’utilisateurs et d’un savoir-faire sur le langage — le point d’entrée naturel de toute interaction. Les utilisateurs de Grammarly peuvent déjà tester Superhuman Go dès aujourd’hui.

🔎 Décryptage

Ce que c’est. Microsoft et OpenAI ont enfin redéfini les règles de leur partenariat. Depuis 2019, Microsoft est le principal partenaire et investisseur d’OpenAI. C’est grâce à ce deal que Copilot, Bing et Azure ont pu intégrer les modèles GPT. Mais les relations s’étaient tendues : trop de flou sur qui possédait quoi. Le nouveau contrat clarifie les rôles. OpenAI devient une Public Benefit Corporation, un statut hybride mi-fondation, mi-entreprise, censé concilier mission publique et croissance. Microsoft, lui, réduit sa part de 32,5 % à 27 %, mais conserve un accès garanti aux technologies OpenAI jusqu’en 2032, même en cas d’apparition de la fameuse AGI (l’IA capable de raisonner comme un humain).

Pourquoi ça compte. Microsoft perd son quasi-monopole technologique sur OpenAI et OpenAI retrouve un peu d’air pour collaborer ailleurs. Une séparation à l’amiable, plus claire, mais aussi plus compétitive. Chacun avance vers l’AGI, et cette fois, c’est chacun pour soi.

Limites. L’indépendance d’OpenAI reste relative : elle dépend encore largement de Microsoft pour sa puissance de calcul et son financement. Et cette promesse d’une “IA pour le bien commun” se heurte à la réalité d’une valorisation à 500 milliards : difficile de servir l’humanité quand on sert aussi ses investisseurs.

À retenir. Microsoft et OpenAI restent liés, mais la logique a changé : moins de fusion, plus de coordination. Leur alliance reste le socle de l’IA mondiale, celui qui a popularisé ChatGPT, mais désormais, chacun pense déjà à la vie après l’autre.

👁️ L’œil Business

PayPal sera bientôt intégré à ChatGPT : on pourra acheter directement depuis le chat, sans passer par un site ou un panier. Pratique, oui. Mais surtout : stratégique. Le commerce, ou en tout cas l’acte d’achat, ne se fera plus sur les plateformes, il se fera dans les agents. PayPal sécurise sa place au moment du clic qui compte, là où la recommandation devient transaction. Quand on y pense, finalement, est-ce que ceux à convaincre demain, pour les marques, ce n’est pas plutôt l’assistant que le client ?

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📊 Adoption & marché

État des usages d’outils d’IA créative. Une étude dresse un panorama de l’usage des outils d’IA créative en 2025. Spoiler : 89 % des utilisateurs produisent des images, 65 % déclarent un ROI en moins d’un an, et Google domine avec Gemini (image) et Veo (vidéo). Voir plus 🔗

L’e-commerce devient plus intelligent. La start-up Phias développe un assistant d’achat IA - disponible en extension de navigateur et app - capable d’évaluer la “bonne affaire” (prix juste, promotions réelles), mais aussi la valeur résiduelle d’un article (potentiel de revente, durabilité). Voir plus 🔗

Le robot, nouvel écran de travail. Neo, le robot domestique se pilote à distance par un humain. Ce n’est plus un robot autonome, mais un terminal physique : on “travaille” à travers lui. Un usage hybride qui brouille la frontière entre télétravail et téléprésence. Voir plus 🔗

L’adoption avance plus vite que la structuration. Une étude mondiale du BSI montre que les dirigeants misent sur l’intelligence artificielle sans en encadrer l’usage. En France, la majorité agit encore sans véritable politique de gouvernance. Voir plus 🔗

🔮 Le radar de Joynt

Pas de catalogue gadget : ici, chaque outil est relié à une fonction métier. De quoi savoir tout de suite si ça peut servir à vos équipes.

👀 Juste pour ne pas passer à côté