Salesforce, Lovable, FinOps/GreenOps : entre gouvernance, exécution et soutenabilité

📌 Les 3 mises à jour clés

Salesforce vient de faire un vrai move stratégique. L’éditeur lance son AI Trust Layer, une brique de sécurité intégrée à toute sa plateforme pour enfin exploiter l’IA sur vos données clients sans risquer la fuite ni la non-conformité. Cette brique filtre les informations sensibles avant qu’elles ne soient envoyées à un modèle externe (OpenAI, Anthropic…), trace les requêtes et vérifie la cohérence des réponses. De quoi lever enfin le principal frein à l’IA en entreprise : la gouvernance des données. En parallèle, Salesforce introduit Agent Fabric, un système qui coordonne plusieurs agents IA sur des tâches métiers — une première étape vers l’“entreprise agentique”, où les IA ne se contentent plus d’assister, mais agissent en continu sur les données métiers. Un vrai tournant pour les DSI, et un signal fort pour les autres CRM du marché.

Ce mois-ci, deux plateformes no-code — ces outils permettent de créer des apps sans écrire une ligne de code — franchissent un cap. Anything lance Max, un agent capable de tester et corriger seul les apps créées sur sa plateforme (et il résout déjà 97 % des bugs complexes en bêta). De son côté, Lovable s’ouvre enfin au back-end. Jusqu’ici surtout utilisée pour concevoir de belles interfaces, la plateforme gère désormais les comptes utilisateurs, les bases de données et le stockage… et même un mode vocal pour la création ou l’ajout direct d’IA dans les apps créées (chatbots, générateurs, assistants).

On passe du no-code au no-ops : l’utilisateur devient chef de produit, l’agent exécute. Reste la question du contrôle : qui valide le code, comment l’auditer ? Pour les éditeurs SaaS comme pour les DSI, c’est une alerte douce : le développement piloté par agents vient de commencer et il ne passera peut-être pas par vos dev teams.

Petite annonce, gros changement. Figma ouvre son MCP Server, une passerelle qui permet à des IA externes d’interagir directement avec le code derrière les maquettes. Autrement dit, une IA peut désormais analyser une interface, comprendre sa logique, modifier le code source et générer une version prête à l’emploi (sans jamais quitter Figma). Ce n’est pas du no-code façon Lovable : Figma ne remplace pas le dev, il le connecte. Les maquettes deviennent des produits déjà exploitables. Perso, je trouve ça plus révolutionnaire que ça en a l’air : Figma vient de transformer le design en un langage que les IA comprennent vraiment. Pour les designers, c’est la fin du “handoff” classique avec les équipes tech, et le début d’une co-création fluide homme–agent, où les projets pourront circuler sans friction entre outils de design et environnements de développement.

🔎 Décryptage

Ce que c’est. Créée par trois anciens développeurs de NotebookLM (Google), Huxe est une app audio qui transforme vos mails, calendriers et centres d’intérêt en briefings personnalisés. L’IA génère de vrais podcasts avec plusieurs hôtes virtuels qui discutent des sujets qui vous concernent, et vous pouvez interagir avec eux à tout moment.

Pourquoi ça compte. Huxe s’attaque à un vrai problème : la surcharge informationnelle. Là où les IA textuelles produisent encore plus de contenu, Huxe propose l’inverse — de la synthèse à écouter. En audio, l’information devient plus fluide, plus digeste et s’intègre aux temps morts (transports, routine matinale). C’est aussi une manière plus “humaine” de consommer de l’IA.

Limites. Le format audio ne remplace pas la lecture : difficile d’y chercher un point précis ou de garder des traces. Et la personnalisation suppose un accès profond à vos données personnelles, un équilibre délicat entre confort et vie privée.

À retenir. Après le texte et l’image, l’audio pourrait bien devenir la prochaine frontière de l’IA grand public. Huxe ne veut pas vous faire travailler plus vite, mais écouter plus intelligemment.

Pour creuser encore plus c’est sur Techcrunch.

👁️ L’œil Business

IBM l’annonce sans détour : les cabinets de conseil qui n’évoluent pas vers des modèles hybrides — conseil + logiciel — sont condamnés à disparaître. Les méthodes traditionnelles de transformation (diagnostic, roadmap, livrable PowerPoint) ne suffisent plus face à des IA capables d’automatiser l’analyse, le benchmark et même la rédaction des plans d’action. Les grands acteurs internalisent désormais leurs propres plateformes IA (Accenture SynOps, BCG X, EY.ai). Voir plus🔗

Mais attention à ne pas suivre la voie de Deloitte, épinglé pour avoir remis à un client un rapport truffé d’erreurs générées par IA 😉. Voir plus🔗

📊 Adoption & marché

Meta recycle vos conversations. Le groupe exploitera bientôt les échanges avec ses chatbots pour affiner le ciblage publicitaire. Une première à cette échelle, qui brouille la frontière entre assistance et marketing. Voir plus🔗

La musique passe à la licence. Universal et Warner négocient avec les géants de l’IA pour encadrer la création musicale et rémunérer l’usage des catalogues. La propriété intellectuelle entre enfin dans la boucle. Voir plus🔗

IBM automatise les tâches RH. Son agent AskHR traite désormais la majorité des demandes internes — paie, congés, onboarding. Lire le cas d’usage🔗

Quand l’IA se branche sur vos finances personnelles. OpenAI investit dans ROI, app de gestion financière dopée à l’IA. Un test grandeur nature de l’IA comme assistant patrimonial au quotidien. Voir plus🔗

🔮 Le radar de Joynt

Pas de catalogue gadget : ici, chaque outil est relié à une fonction métier. De quoi savoir tout de suite si ça peut servir à vos équipes.

👀 Juste pour ne pas passer à côté

Comme toujours, beaucoup d’annonces circulent. Pas de quoi chambouler vos feuilles de route, mais assez visibles pour mériter d’être notées :