Slack, Spotify, Gmail, expérience d’achat : l’IA se glisse dans nos routines

📌 Les 3 mises à jour clés

Slack déploie un nouveau Slackbot, alimenté par les IA d’OpenAI, Anthropic et Perplexity. Il peut désormais rédiger un plan projet, résumer un fil ou aller chercher une info dans Drive ou Salesforce, sans quitter la messagerie. La fonctionnalité est encore en bêta, mais un déploiement mondial est prévu d’ici la fin de l’année. Ce n’est plus un bot, c’est un copilote de travail. Et c’est malin : en faisant de Slack le lieu où tout se passe, la plateforme renforce son ancrage dans le quotidien des équipes. Plus vos docs, vos réunions et vos décisions passent par Slack, plus vous en dépendez — presque sans vous en rendre compte. La prochaine étape est déjà annoncée : un bot capable “d’agir à votre place” et de créer des agents sans code. Autrement dit, Slack prépare le futur QG des agents d’entreprise, un environnement où les IA collaboreront entre elles autant qu’avec nous.

La nouvelle fonction “Help me schedule” de Google dans Gmail fait ce qu’on attendait depuis 20 ans : lire vos mails, croiser votre agenda et proposer directement des créneaux à insérer dans la réponse. C’est discret, mais redoutablement efficace. La micro-automatisation parfaite pour les métiers où la planification fait partie du job (assistants, commerciaux, RH, consultants…). Preuve supplémentaire que la productivité IA se jouera dans les micro-gestes : ceux qu’on répète plusieurs fois par jour sans y penser. Et ça, Google sait très bien le monétiser. Je vous vois déjà essayer de la trouver dans vos mails… mais pas si vite : la fonction est réservée aux clients Workspace et aux abonnés Gemini Pro ou Ultra (à condition que votre administrateur l’ait activée). Comme quoi, l’efficacité se monétise.

Spotify vient de lancer une nouvelle feature IA : vous pouvez maintenant échanger avec son “DJ” via une interface conversationnelle, un peu comme avec ChatGPT. “Mets-moi du jazz pour bosser” et il génère aussitôt une playlist personnalisée, commentée à la voix. Ce n’est pas une nouvelle IA, mais un changement d’usage. La musique (comme beaucoup de choses) ne se “cherche” plus, elle se demande. Spotify l’a compris : en rendant la relation conversationnelle, la marque teste une proximité inédite avec ses utilisateurs. Côté usage, le mouvement est fort : plus besoin d’écran, ni de navigation, ni de playlists à construire. Pour les équipes marketing et produit, c’est un terrain fascinant. Mais attention, à force de ne plus chercher soi-même, on finit par écouter ce que l’IA, et donc la marque, veut bien nous faire découvrir.

🔎 Décryptage

Ce que c’est. Une nouvelle technique IA, appelée Semantic Similarity Rating (SSR), permet de créer des jumeaux numériques de consommateurs capables de simuler leurs réactions à une publicité, un produit ou un prix. Les modèles de langage génèrent des avis détaillés, puis les traduisent en scores chiffrés. Résultat : des panels virtuels quasi indiscernables de panels humains.

Pourquoi ça compte. C’est une rupture majeure pour la recherche consommateur : la fin du sondage déclaratif. Les entreprises peuvent désormais tester un packaging, un message ou un prix en temps réel sur des milliers de jumeaux, au lieu de lancer des études coûteuses et lentes. Pour les instituts, l’IA recrée le panel… sans panel.

Limites. En se fiant trop à la simulation, on risque de confondre le marché et son modèle, et de rater ce que l’humain fait d’imprévisible — donc d’intéressant.

À retenir. Les “digital twins” promettent un marketing plus rapide, plus précis, presque prédictif. Mais à trop vouloir anticiper, on finit par écouter l’IA plus que les gens.

Pour creuser encore plus c’est sur VentureBeat.

👁️ L’œil Business

Tout le monde a désormais son copilote : Slack, Notion, Gmail, Salesforce… chacun bâtit le sien, dans son coin. Résultat : on se retrouve avec une armée d’IA brillantes, mais muettes entre elles. Le vrai Graal, c’est désormais l’orchestration : faire dialoguer ces assistants, les connecter aux outils métiers et aux données internes, pour qu’ils travaillent ensemble plutôt qu’en silo. C’est là qu’interviennent des plateformes comme n8n 🔗, qui vient de lever 180 M $, qui ouvrent la voie à une coordination low-code entre modèles et systèmes.

Cette couche d’orchestration devient critique : c’est elle qui fera la différence entre un empilement d’IA gadgets et un véritable levier de productivité.

📊 Adoption & marché

Anthropic rend Claude Haiku 4.5 gratuit. C’est une offensive directe contre OpenAI, qui réserve GPT-4 aux abonnés payants. Une façon de transformer la gratuité en arme stratégique : plus d’usage, plus de données, plus d’ancrage. Voir plus 🔗

Walmart expérimente le shopping avec ChatGPT. Walmart teste une expérience d’achat guidée par IA, où les clients peuvent dialoguer avec un agent intégré à ChatGPT pour trouver un produit ou gérer une commande. Voir plus 🔗

L’IA écrit désormais plus d’articles que les humains. Selon une étude du Reuters Institute, plus de 55 % des contenus en ligne publiés dans les 6 derniers mois ont été partiellement ou entièrement produits par IA. Voir plus 🔗

McKinsey teste le coach IA pour dirigeants. Le cabinet s’associe à Inception pour créer un assistant capable d’aider les conseils d’administration à préparer leurs réunions : analyse de contexte, priorisation, synthèse des débats. En clair, un copilote pour les décisions de haut niveau. Voir plus 🔗

🔮 Le radar de Joynt

Pas de catalogue gadget : ici, chaque outil est relié à une fonction métier. De quoi savoir tout de suite si ça peut servir à vos équipes.

👀 Juste pour ne pas passer à côté

Comme toujours, beaucoup d’annonces circulent. Pas de quoi chambouler vos feuilles de route, mais assez visibles pour mériter d’être notées :